Sophie Vaz: une Genevoise à Objectif Top Chef

Passionnée par les concours qu’elle a enchaînés depuis ses débuts dans le métier, Sophie Vaz participe cette semaine à l’émission de téléréalité culinaire diffusée sur M6.

Sophie Vaz est demi-cheffe de partie au restaurant Vieux-Bois à Genève.

Les téléspectateurs qui étaient derrière leur écran dès lundi en fin d’après-midi ont pu suivre le parcours de Sophie Vaz dans le cadre de l’émission Objectif Top Chef. La demi-cheffe de partie au restaurant Vieux-Bois de l’École hôtelière de Genève (EHG) participe en effet à cette compétition dont le vainqueur a la possibilité d’intégrer le concours Top Chef. Après deux épreuves – la troisième sera diffusée ce soir –, la Genevoise a notamment reçu le chef Philippe Etchebest chez elle en compagnie d’une nuée d’amis qui lui ont réservé un accueil tonitruant. À l’issue de cette première rencontre, le Meilleur Ouvrier de France lui a attribué la note maximale de cinq étoiles, ce qui lui a ouvert les portes de la battle. Avant peut-être celles de la demi-finale et de la finale.

Un apprentissage à 25 ans


La participation à cette émission de téléréalité culinaire nécessite des nerfs solides, ainsi qu’un réel talent de cuisinier. Pas étonnant dès lors que Sophie Vaz s’y sente plutôt à l’aise et réalise une bonne performance, elle qui a participé à de nombreux concours depuis ses débuts dans le métier. Tout n’était pourtant pas gagné d’avance. «J’ai toujours aimé cuisiner, mais, pendant longtemps, je l’ai fait pour moi et jamais je n’aurais eu l’idée de faire déguster mes plats, y compris à mes proches. C’est seulement lorsque j’ai été engagée comme aide de cuisine dans une pizzeria que j’ai franchi le pas», relève la jeune cuisinière. Après avoir appris le métier sur le tas dans des conditions difficiles, elle décide d’entamer une formation initiale. Elle a 25 ans quand elle intègre la brigade de l’EHG, dont elle est la doyenne des apprentis, mais où elle s’intègre facilement. «Tous mes collègues apprentis comptaient sur moi, c’est un peu comme si j’étais leur maman», sourit-elle.

«Mon entrée dans le métier a contribué
à donner un nouveau sens à ma vie»

Sophie Vaz

De son propre aveu, son entrée dans le métier lui a permis de donner un nouveau sens à sa vie à la suite d’une période qu’elle qualifie de «compliquée», tout en renouant symboliquement avec son père décédé il y a 18 ans, et qui avait partagé avec elle les secrets de son métier de poissonnier. Au passage, elle se découvre aussi une passion pour les concours dès sa première année d’apprentissage, lorsqu’elle participe à l’épreuve Toques & Saveurs à Annemasse. Elle ne gagne pas mais ne se décourage pas pour autant puisqu’en 2014 elle s’inscrit au Gastro Union Challenge, depuis rebaptisé Challenge Benoît Violier. «Moi qui ai beaucoup pratiqué le sport, notamment le basketball, j’ai adoré l’esprit d’équipe de ce concours qui mêle cuisine et service.

C’est d’ailleurs l’une des plus belles expériences que l’on puisse rêver de faire pour comprendre l’importance d’une collaboration harmonieuse entre la cuisine et la salle.» Dans la foulée, elle remporte un concours organisé par le Rotary Club de Nyon sur le thème du développement durable qui la touche beaucoup, avant d’imaginer le sandwich du futur dans le cadre de l’édition 2015 du concours Délifrance.

Le véritable déclic survient la même année lors du Trophée du meilleur apprenti de Genève. Elle y affronte 19 autres candidats sur une semaine, avant de se qualifier pour la finale qu’elle remporte brillamment. «Ce titre me tient à cœur: il récompense en quelque sorte mon parcours et m’a permis de me dépasser», insiste-t-elle. Et tant pis si, pour une question de limite d’âge, elle doit renoncer au Poivrier d’argent qui réunit les meilleurs apprentis de tous les cantons romands.

L’expérience du Bocuse d’Or

Sophie Vaz ne s’arrête pas en si bon chemin. En début d’année, elle participe en tant que commis de Stéphane Jan du Centre de formation professionnelle de Genève. Au cours de cette épreuve qui voit la victoire de Filipe Fonseca Pinheiro du Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier, la jeune professionnelle comprend qu’elle est passée dans la catégorie supérieure. «Les conditions sont très exigeantes, mais le contexte m’a poussée à me surpasser», confie la Genevoise qui rêve aujourd’hui de participer en tant que candidate à la prestigieuse épreuve.

Pour autant, elle est d’abord intéressée à poursuivre son apprentissage du métier au restaurant Vieux-Bois, où elle a été engagée l’été dernier comme demi-cheffe de partie à la fin de son apprentissage. «C’est l’endroit rêvé pour entreprendre une formation. Certes, il s’agit d’un restaurant d’application, mais l’établissement a des ambitions gastronomiques et il favorise le partage du savoir. Pendant ma formation, j’ai non seulement appris le métier mais aussi transmis mes connaissances, et ce dès la première année. Le processus est très enrichissant», conclut Sophie Vaz, très attachée à la valorisation des métiers de la branche, raison pour laquelle elle a adhéré à Hotel & Gastro Union.

Patrick Claudet

Davantage d’informations:
<link http: www.hotelgastrounion.ch>www.hotelgastrounion.ch