Une distinction récompense l’engagement des chefs

Un jury international présidé par Joan Roca vient de désigner le lauréat du Basque Culinary Prize. Manière de Nobel de la gastronomie éthique.

Le projet de la lauréate illustre «le pouvoir de la gastronomie», selon Joan Roca.

And the Winner is… Maria Fernanda di Giacobbe. Une femme, latino-américaine et entrepreneuse, active dans la filière du cacao au Venezuela. On s’y attendait d’autant moins que ce prix était une première. Le Basque Culinary World Prize entend récompenser des restaurateurs, chefs, entrepreneurs du monde de la gastronomie ayant un impact positif sur la société. Créé à l’initiative du Centre culturel basque avec le soutien des plus grands noms de la gastronomie – Massimo Bottura, Rene Redzepi, Ferran Adrià, Heston Blumenthal, Dominique Crenn, Gaston Acurio et Joan Roca notamment –, il voit dans la cuisine un possible «moteur de changement».

Sur 110 candidats originaires du monde entier, chacun ayant un chef illustre pour parrain, vingt finalistes ont été retenus dans un premier temps: des restaurateurs et entrepreneurs impliqués dans les domaines de l’éducation, l’environnement, la santé, la justice sociale ou divers projets culturels. Exemples. Au Royaume-Uni, Alberto Crisci est à l’origine d’un programme de réinsertion de détenus par la cuisine et l’hôtellerie, The Clink. A New York, un service créé par Daniel Boulud offre des repas équilibrés aux personnes âgées dépendantes. Dans les favelas de Rio, David Hertz dispense une formation culinaire gratuite, alors qu’un autre projet, mexicain celui-ci, s’adresse aux aveugles et aux malvoyants, et que des bars à salades aux Etats-Unis visent à prévenir l’obésité dans les cantines scolaires, entre autres.

Véronique Zbinden