La Suisse, «capitale du vin» grâce à Lausanne

A l’issue de la 219e vente aux enchères des vins de la Ville de Lausanne, les autorités ont signé un partenariat avec Swiss Wine Promotion (SWP).

Robert Cramer, président de SWP, Natascha Litzisdorf, municipale à Lausanne, Etienne Balestra, chef du service des domaines, Nicolas Joss, directeur de SWP. (DR)

L’adhésion du chef-lieu vaudois au réseau international des Great Wine Capitals bénéficiera désormais à toute la Suisse. La nouvelle n’a pas enchanté le réseau, fondé par des Bordelais. Car pour la France, c’est Bordeaux et pas Dijon, Strasbourg ou Avignon, et pour l’Italie, Vérone, et pas Florence, Rome ou Palerme. Eh bien, pour les Suisses, ce sera toute la Suisse! Après une escale à Mendoza, capitale du vin argentin, le congrès annuel de ce réseau branché œnotourisme devrait avoir lieu en 2023 sur les bords du Léman.

Un outil pour l’exportation

La convention, valable pour trois ans, a été signée par deux politiciens, tous deux vert.e.s, qui se connaissent bien: d’un côté, Natascha Litzisdorf, municipale en charge de l’environnement (et des domaines) lausannois et celui qu’elle présente comme son mentor en politique, l’ancien conseiller d’Etat et aux Etats genevois Robert Cramer, président de SWP. Pour le Genevois, cette «nationalisation» fait sens, tant sous l’angle de l’œnotourisme que de la promotion de la diversité des vins.

Lausanne, membre depuis 2018, avait tenté de réunir Genève et Valais autour d’une représentation commune. Le lauréat international d’un prix public d’œnotourisme a, du reste, été cette année le Salquenard Diego Mathier, pour son hôtel et ses services dans les vignes. Mais de voir plus grand et plus loin paraissait de meilleure augure. Dans la foulée, la Municipalité (rose-verte), élue ce printemps, a inscrit dans son programme de législature le projet de Maison des vins suisses. Le lieu n’est pas encore choisi.

Vente aux enchères contournée

SWP va intégrer la structure (privée) de Vaud Œnotourisme. Pour l’instance de promotion nationale, rejoindre le réseau international va de pair avec sa stratégie d’exportation: «Certes, nous n’exportons qu’un peu moins de 1 % du vin suisse, mais nous nous sommes engagés à doubler d’ici trois ans cet objectif. Nous avons repris la “liste diplomatique” depuis quelques mois, à laquelle tous les producteurs peuvent fournir des vins. Nous avons une vraie ambition, basée sur des vins haut de gamme, sachant que la notoriété pour les vins suisses vient de l’étranger», affirme Robert Cramer.

Le produit des 32 ha des vignes cultivées par les équipes employées par la Ville de Lausanne, qui a désormais le statut de vigneron encaveur (de ses propres raisins) et est fière de le faire remonter à 1536, a été vendu aux enchères, pour la 219e fois, comme d’habitude le deuxième samedi de décembre. Il y avait moins de lots, cette année, d’une part parce qu’il s’agissait de la vente en primeurs des 2021, où le vignoble a perdu entre 30 et 40 % de son volume de chasselas en raison de la météo, d’autre part parce que la Ville a modifié sa stratégie de vente. La mise ne représente désormais que 15 % du chiffre d’affaires du vin mis en bouteille par elle-même, à Mont-sur-Rolle.

Une vente «panachée» sur le site Internet QWine a démarré immédiatement après la fin de la mise, à midi, samedi: elle était épuisée dimanche soir. Ensuite, dès lundi, les vins sont vendus en ligne sur le nouveau site Internet de la Ville. La Ville garantit toutefois que les prix seront supérieurs à ceux de la mise physique, où les enchères vont de 10 centimes en 10 centimes, et s’engage même à compenser, en vin, la moins-value éventuelle.

(Pierre Thomas)


Davantage d’informations:

www.vinsdelausanne.ch