Sarah Guignet: la passion intacte

Après s’être illustrée lors du Championnat suisse de service en novembre à Igeho, Sarah Guignet s’est inventée une nouvelle routine durant la période de semi-confinement.

Sarah Guignet apporte les dernières retouches à sa table qui a remporté les suffrages du public le jour où elle était en lice à Bâle. (DR)

Spécialiste en restauration, Sarah Guignet est en deuxième année d’apprentissage à l’Ecole professionnelle de Montreux (EPM), et, à l’instar de tous les apprentis de Suisse, elle a été coupée dans son élan à mi-mars lorsque la fermeture des écoles et de tous les établissements publics a été décrétée par le Conseil fédéral. Depuis, elle a utilisé son temps pour s’exercer à différents cocktails et créer ses propres recettes grâce au matériel qu’elle a spécialement acheté pour l’occasion. «Je m’entraîne aussi avec ma machine à café et la mousse de lait pour maîtriser le Latte art, ce qui est un excellent moyen pour faire passer le temps», confie la Vaudoise de 18 ans, membre de la Société professionnelle de la restauration. 

«J’ai potassé les cocktails et même créé des recettes»
 

Le reste du temps, la spécialiste en restauration révise la matière de ses cours professionnels, afin de garder la main, et dans l’optique aussi d’un retour prochain à la normale. Et comme elle n’est pas du genre à rester les bras croisés, elle pousse parfois la coquetterie jusqu’à découper une volaille ou des fruits pour sa famille, ce qui permet de joindre l’utile à l’agréable. «Aussi intéressant soit-il, ce programme est toutefois moins passionnant que mon travail habituel, dans lequel je me réjouis de pouvoir de nouveau m’investir en compagnie de mes professeurs et de mes collègues.»

On la croit sur parole, elle qui s’est illustrée en fin d’année dernière lors du Championnat suisse de service qui s’est tenu au Salon Igeho, à Bâle. Au cours de cette compétition, la première à laquelle elle participait, Sarah Guignet a remporté le prix du public pour sa table et décroché une médaille d’or. Le fruit d’un dur labeur  personnel et d’un entraînement placé sous la supervision de Sylvie Gabioud Fornage, maîtresse d’enseignement professionnel à l’EPM. 

Une belle aventure humaine

L’évocation du concours bâlois lors d’une entrevue réalisée à l’EPM peu avant le semi-confinement en dit long sur l’aventure humaine qu’a été le Championnat suisse de service. «Durant toute la compétition, j’ai gardé le contact visuel avec Sarah et j’ai senti un déclic. Elle était concentrée et totalement investie dans sa tâche, d’où son excellent résultat», explique Sylvie Gabioud Fornage, fière et toujours aussi émue par la performance de celle dont elle avait tout de suite senti le potentiel. «Elle était venue faire un stage avant d’entamer son apprentissage et j’ai vu qu’elle avait un grand intérêt pour cette profession et de la facilité à exécuter certain gestes techniques.»

De son côté, Sarah Guignet se rappelle avec émotion du voyage jusqu’à Bâle. «J’avais préparé 13 caisses, que nous avons entassées dans une camionnette. A notre arrivée, j’ai senti la tension monter, mais, une fois que les épreuves ont démarré, je suis parvenue à gérer mon stress.» L’expérience a été si galvanisante qu’elle lui a donné envie de participer à d’autres concours, même si sa priorité est de terminer sa formation en partageant son temps entre l’EPM, l’Hôtel des Trois Couronnes et le Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier. «Sarah est une perfectionniste, je ne me fais pas de souci pour elle», conclut Sylvie Gabioud Fornage.    

(Patrick Claudet)


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