Les pâtissiers en herbe à l’honneur

La deuxième édition du Concours de pâtisserie pour amateurs s’est tenue à l’EHL avec pour thème le Saint-Honoré.

Le gagnant Quentin Remy-Massé en pleine concentrationl (DR)

C’est à l’occasion de sa Journée portes ouvertes que l’EHL a convié dix pâtissiers amateurs, sélectionnés parmi plus de 35 dossiers de candidature, à la deuxième édition de son concours organisé par Julien Boutonnet, Meilleur Ouvrier de France et maître d’enseignement senior à l’EHL. Un événement qui a attiré un public nombreux, notamment lors de la présentation des créations devant un jury présidé par Julien Gradoz, champion du monde catering, et composé notamment de Philippe Gobet, Mercotte, Camille Rezzonico, Christophe Renou, Damien Moutarlier, Josselin Jacquet et Titouan Claudet.

A l’issue de l’épreuve, placée sous le signe du Saint-Honoré festif, Quentin Remy-Massé, designer industriel de 40 ans, s’est imposé avec une création citron, bergamote et caramel au beurre salé, clin d’œil à ses origines bretonnes. Son succès repose sur une grande maîtrise technique et une volonté de rester simple. «Il s’est distingué non par l’originalité, mais par l’exécution irréprochable des fondamentaux, notamment la crème chiboust, le tout sans artifices inutiles», dixit Julien Boutonnet. La deuxième place est revenue à Valentine Negro, avec un Saint-Honoré aux marrons et kalamansi, devant Rachel Catteau, troisième avec une version framboise-yuzu.

Un écrin en forme de cathédrale

Le lauréat a également marqué le jury par son support en forme de cathédrale imprimé en 3D, en l’honneur du Saint-Honoré, bien sûr, mais référence aussi au saint patron des boulangers. «J’ai consacré plusieurs jours à la conception de la structure et près de 140 heures à son impression», explique Quentin Remy-Massé. Une structure monumentale qu’il a ensuite fallu assembler et équilibrer, chaque pièce s’emboîtant l’une dans l’autre, d’où l’importance de son savoir-faire professionnel.

Le successeur de Camille Rezzonico – la gagnante de la première édition qui siégeait au sein du jury – confie encore que cette victoire revêt pour lui une importance symbolique. «Je suis arrivé à un moment de ma vie où j’ai envie d’explorer de nouveaux horizons. Mon grand-père, chef de cuisine, dirigeait un hôtel-restaurant en Bretagne et mon parrain est MOF en cuisine. De plus, ma mère, issue d’une école hôtelière, a suivi les cours de l’Institut Paul Bocuse alors qu’elle était en préretraite. Ensemble, nous formions une bonne équipe en cuisine, elle s’occupant du salé, moi du sucré. Tout cela pour dire que je suis depuis toujours entouré et attiré par l’univers de la gastronomie.»

Quelques jours avant la finale, il a d’ailleurs créé un compte Instagram (@quentin_ma_patisserie), déjà alimenté de nombreuses photos de ses créations. Le prélude à une réorientation professionnelle? «L’idée de me trotte dans la tête depuis un moment et, quand une amie m’a parlé du concours, je n’ai pas hésité longtemps avant de m’inscrire. La victoire, en tous les cas, est un formidable encouragement à poursuivre dans cette voie.»

Les participants au concours posent avec les membres du jury.

Un esprit bon enfant

Côté ambiance, le public s’est montré très enthousiaste durant toute la durée du concours. De nombreux chanceux ont aussi pu goûter les créations des participants, et se faire photographier avec les membres du jury. C’est ainsi que l’on a vu Titouan Claudet, élu Pâtissier de l’année 2025 par le Gault & Millau Suisse et Pastry Talent of the Year 2025 par La liste 1000, se transformer en photographe émérite au moment d’immortaliser les personnes souhaitant poser aux côtés de Mercote, autrice et blogueuse culinaire qu’on ne présente plus, avant de se prêter lui-même de bonne grâce à l’exercice.

Si l’esprit du concours se veut bon enfant, les membres du jury ont fait preuve d’une franchise étonnante. Philippe Gobet, MOF et ambassadeur d’excellence à l’EHL, n’a en effet pas mâché ses mots au moment de la dégustation. «Il faut toujours dire la vérité, car c’est grâce à cette franchise nourrie par notre propre expérience que les amateurs qui se prêtent à l’exercice périlleux du concours peuvent progresser.» Un constat partagé par Julien Boutonnet, pour qui «cette honnêteté est nécessaire pour permettre aux participants de s’améliorer». Son conseil à l’attention de ceux qui seraient tentés de s’inscrire à la prochaine édition? «Rester le plus fidèle possible à l’essence du classique qu’il s’agit de revisiter. Faire simple est souvent la chose la plus difficile», conclut-il.

(Patrick Claudet)


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