L’alliance entre Sommet Education et le World Economic Forum place la formation et les talents au cœur du futur de l’hospitalité.
La collaboration entre Sommet Education et le World Economic Forum a été scellée fin septembre à Genève. (dr)
D’ici dix ans, l’hospitalité mondiale pourrait manquer de plusieurs centaines de milliers de cadres dirigeants. A ce déficit de main-d’œuvre s’ajoute une mutation profonde des compétences exigées par le numérique, l’intelligence artificielle et les impératifs de durabilité. C’est dans ce contexte que Sommet Education, leader mondial de l’enseignement et de la formation dans les domaines de l’hôtellerie, du luxe et des arts culinaires, a annoncé fin septembre une alliance stratégique avec le World Economic Forum (WEF). L’objectif est d’ouvrir un dialogue global sur l’avenir du secteur, de sa main-d’œuvre et de son image. «L’hospitalité est un pan essentiel de nos économies, représentant près de 10 % du PIB mondial et plus de 460 millions d’emplois attendus à l’horizon 2035», rappelle Anouck Weiss, Chief Communication Officer de Sommet Education et cheville ouvrière du projet. Avant d’ajouter: «Mais c’est aussi un domaine en profonde transformation: la moitié des compétences actuelles devront évoluer d’ici 2028.»
Noué dans le cadre de l’initiative Travel & Tourism du WEF, l’accord vise à rapprocher les acteurs publics, les institutions académiques et les entreprises du secteur autour d’un programme commun. Sommet Education contribuera à quatre chantiers: la production d’études et d’analyses sur les tendances de l’emploi, la promotion innovante des carrières, la sensibilisation des gouvernements au rôle économique du tourisme et la création d’un dialogue mondial entre dirigeants, formateurs et décideurs. «Le WEF favorise la coopération public-privé, il met autour de la table les politiques, les chefs d’entreprise et les universitaires», souligne Anouck Weiss. «Nous y apportons une expertise issue de 22 campus et de décennies d’expérience dans la formation.»
Pour Anouck Weiss, l’hospitalité reste un vecteur d’intégration et de mobilité sociale, notamment pour les jeunes et les femmes.
Le partenariat doit déboucher sur plusieurs temps forts: un premier rendez-vous à San Francisco, lors du Sommet de la transformation urbaine, sera consacré à la manière dont les destinations de demain se développeront, puis une participation aux grandes rencontres du tourisme mondial est prévue à Riyad en novembre. Ces échanges s’accompagneront de publications conjointes et de re-commandations politiques. Pour Sommet Education, cette alliance est une prolongation naturelle de son engagement pour la formation continue. «Le secteur ne peut plus compter uniquement sur les diplômés: il faut aussi accompagner les professionnels en poste», observait déjà Florent Varanne, responsable du développement de Business Solutions au sein du groupe (voir HGH no 13/2025).
Derrière cette vision transparaît la conviction que la fidélisation des équipes passe d’une part par la formation continue, et, d’autre part, par la revalorisation d’une filière parfois méconnue. «L’hospitalité ne se limite pas à l’hôtellerie et à la restauration», insiste Anouck Weiss. «Elle irrigue aussi des univers comme le luxe, l’aviation, la banque privée ou l’horlogerie, partout où l’expérience client est centrale.» Le défi est donc autant culturel qu’économique: il s’agit de redonner au secteur son pouvoir d’attraction, en valorisant la diversité de ses métiers et leur portée humaine, tout en sachant que l’hospitalité reste un vecteur d’intégration et de mobilité, notamment pour les jeunes et les femmes.
(Patrick Claudet)