Dès cet été, une formation AFP sera aussi proposée en restauration de système. Elle vise à ouvrir la voie à un plus grand nombre d’apprentis.
«Grâce à l’Afp, nous avons désormais la possibilité de trouver le bon profil pour le bon élève», explique Jacqueline Kohler. Elle est présidente de la Commission suisse pour le développement des professions et la qualité de la formation dans les métiers de la restauration de système, coprésidente du groupe d’intérêt pour la restauration de système et responsable du développement des jeunes talents pour Sv Group en Suisse et en Allemagne. Jusqu’à présent, la formation initiale de spécialiste en restauration de système Cfc s’adressait avant tout à des élèves plus performants. Mais selon Jacqueline Kohler, les enquêtes menées dans la branche ont clairement montré qu’il existait aussi un besoin pour un profil Afp. «La formation Afp crée un pont et permet à davantage de jeunes de découvrir l’univers de la restauration de système.» Elle constitue aussi un gage de perméabilité: «Les personnes ayant suivi le cours Progresso en restauration de système peuvent ainsi accéder à la formation professionnelle initiale.» Un autre objectif était de prévenir les ruptures de contrat d’apprentissage. «Quand le Cfc s’avère trop exigeant, nous avons désormais la possibilité d’envisager un changement de voie.»
La formation Afp met l’accent sur le travail sous supervision et la réalisation de tâches comme l’accueil des clients ou la préparation de plats. Les apprentis Cfc, eux, sont davantage impliqués dans la planification des processus et les aspects économiques de l’entreprise. «Les domaines de compétences opérationnelles restent cependant les mêmes dans les grandes lignes. C’est ce qui garantit la perméabilité entre l’Afp et le Cfc.»
Le Cfc continuera à s’adresser aux élèves performants, même après révision. Les contenus ont été légèrement adaptés, notamment à la suite de remarques du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri). «Dans le domaine du management en particulier, il fallait établir une différenciation claire entre la formation de base et le brevet fédéral», explique Jacqueline Kohler. Par ailleurs, l’anglais ne sera plus enseigné comme une discipline à part entière. Les connaissances en langue étrangère sont désormais intégrées directement aux compétences opérationnelles. Cela a pour effet une légère réduction du nombre d’heures de cours à l’école professionnelle ainsi que des journées de cours interentreprises (Ci). Le processus de qualification est lui aussi remanié: l’examen écrit de culture professionnelle disparaît. La pratique sera désormais évaluée à travers un travail pratique prescrit (Tpp) en entreprise, et non plus sous forme d’un travail pratique individuel (Tpi). «Ce ne seront plus les formateurs qui évalueront, mais des experts externes», précise Jacqueline Kohler.
Ces nouveautés ont été bien accueillies par la branche. «En mars, plusieurs séances d’implémentation ont eu lieu, elles ont suscité un vif intérêt et rassemblé de nombreux acteurs de la profession.» Depuis le lancement du recrutement en août dernier, les avantages du nouveau profil Afp se sont déjà confirmés: «Nous avons pu signer des contrats d’apprentissage avec des candidats très bien adaptés au métier, mais pour qui le Cfc aurait été trop difficile», affirme Jacqueline Kohler. Au lieu d’un refus, il est désormais possible de proposer une formation Afp.
Les responsables espèrent que l’introduction de l’Afp relancera le nombre d’apprentis, en stagnation. «Cette révision montre que notre branche sait faire front et trouver des solutions communes quand il le faut», estime Jacqueline Kohler. Elle se dit désormais impatiente de voir le démarrage des cours en août et leur mise en pratique.
(agu/pcl)
https://www.hotelgastro.ch/fr/professions-examens
Tous les documents relatifs à la révision de la formation sont disponibles sur le site de Hotel & Gastro Formation Suisse. Des cours d’un jour pour formateurs en restauration de système auront également lieu à partir de fin mai.