Au chevet de la relève

Enseignante de cuisine, Laure Domet est en première ligne pour soutenir les apprentis qui doivent composer avec une crise frappant durement le secteur de la restauration.

Laure Domet est enseignante et membre de la Société suisse des cuisiniers. (DR)

Pendant son apprentissage, alors qu’elle suivait les cours de Daniel Chatagny à l’Ecole professionnelle de Montreux (EPM), Laure Domet se rappelle avoir songé que le métier d’enseignante pourrait l’intéresser. Elle a toutefois attendu 2017 avant de se lancer, rejoignant l’EPM après avoir travaillé dans plusieurs établissements vaudois et entrepris une formation complémentaire de cuisinière en diététique. Ses débuts? «J’étais angoissée, alors que d’ordinaire je suis sereine en toutes circonstances. Par chance, j’ai eu d’excellents collègues et d’adorables élèves, ce qui m’a permis de trouver rapidement mes marques», explique la Vaudoise.

«Il faut soutenir la relève et saluer son courage»

 

Aujourd’hui, elle enseigne à la fois à l’Ecole Professionnelle Artisanale et Industrielle (EPAI) à Fribourg et chez Hotel & Gastro Formation Vaud (HGF-VD) à Pully. «Si à Fribourg j’inculque la théorie, je me charge de la pratique à Pully, ce qui me permet de garder un pied en cuisine.»

Une coprésence bénéfique à tous

Depuis le début de l’année, Laure Domet est présente avec ses collègues dans les locaux de HGF-VD pour dispenser les cours interentreprises aux apprentis vaudois. L’enseignement a lieu dans le respect strict des mesures d’hygiène, ce qui implique une distanciation physique et le port du masque. Si ce dernier requiert un effort supplémentaire, notamment des professeurs qui doivent parler plus fort, Laure Domet souligne l’avantage d’un enseignement in situ: «C’est bénéfique pour tout le monde, surtout quand il s’agit de cours pratiques. Sans compter que la coprésence permet de maintenir des liens en cette période de fermeture forcée.»

Le contexte, il est vrai, entraîne un découragement généralisé. A la suite du premier semi-confinement, l’enseignante a d’ailleurs constaté que certains élèves, y compris parmi les meilleurs, perdaient pied. «Trois ans de formation, c’est court, alors quand on voit l’impact de la pandémie sur la branche et l’organisation des cours, on est forcément chagrinée. Pour moi comme pour mes collègues, l’objectif est de soutenir la relève dont il faut saluer le courage.»

(Patrick Claudet)


Bio express

Laure Domet a effectué son apprentissage au Chalet Suisse à Montreux et au New Adoc à Villars-Sainte-Croix. Après un passage au Beau-Rivage à Lausanne, elle entreprend une formation complémentaire de cuisinière en diététique, travaille dans un EMS à Lausanne puis chez un traiteur à Montreux, avant d’être engagée comme cheffe cuisinière chez Philip Morris, où elle gère pendant 10 ans le restaurant wellness. En 2017, elle se tourne vers l’enseignement et entre à l’Ecole professionnelle de Montreux.

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