Une septantaine de participants le matin, près du double l’après-midi: l’événement de Hotel & Gastro Union a fait salle comble à Bulle.
Organisée le 2 novembre dans le cadre du Salon des Goûts et Terroirs, la journée consacrée à la diversité générationnelle et à la remise des brevets fédéraux a rencontré un franc succès. L’événement, mis sur pied par le secrétariat romand de Hotel & Gastro Union, en collaboration avec Stéphane Chaperon, membre du comité romand, a bénéficié du soutien de la Fondation vaudoise pour la formation des métiers de bouche et de la région Suisse romande de HGU, tout en étant rythmé par Eric Dubuis. La matinée, animée par Vanessa Luisier et Sophie Dey, a réuni une septantaine de professionnels autour d’une réflexion interactive sur le travail entre générations, durant laquelle les participants ont pris la parole.
L’après-midi, quelque 140 personnes ont assisté à la cérémonie de remise des brevets fédéraux de chef/fe cuisinier/ère et de responsable du secteur hôtelier-intendance, respectivement conduite par Hotel & Gastro Formation Suisse (Yann Christe, Christoph Remund) et la Société professionnelle Hôtellerie & Intendance (Nicola Frey). A noter que chez les cuisiniers, la meilleure moyenne (5,1) a été décrochée par Romain Berthoud, membre du comité romand de HGU.
Animée par Sophie Dey et Vanessa Luisier, la matinée a donné lieu à des échanges vifs et spontanés. «Il y a eu un ou deux coups de gueule, ce qui ne nous a pas vraiment surpris. Certains ont relevé, à juste titre, qu'avant de vouloir "revisiter" ou "réinventer", comme les jeunes générations se plaisent à le faire, il est bien de connaître d’abord les bases. Mais je retiens surtout la qualité et la spontanéité des échanges», relève Sophie Dey. La coach et formatrice a été ravie de voir que, malgré les clichés parfois véhiculés sur les jeunes professionnels, la plupart ont fait preuve d'une belle ouverture. «Ils ont participé, posé beaucoup de questions et montré qu’ils avaient envie de comprendre le pourquoi des règles. Leur recherche de sens est réelle, mais elle s’accompagne d’une réelle volonté d’apprendre.»
Les formateurs et responsables présents ont salué cette attitude prônant le dialogue, qui encourage chacun à faire un pas dans la direction de l'autre. Pour Sophie Dey, l’essentiel réside dans cette capacité d'écoute, justement. «Dès qu’on prend le temps d’échanger, les fausses croyances tombent. On réalise que les différences ne sont pas des obstacles, mais des complémentarités.»
Animateur de la journée, Eric Dubuis, directeur de Hotel & Gastro Formation Vaud, a lui aussi retenu la richesse du dialogue. «Les temps ont changé, les jeunes aussi; il faut faire se rencontrer les générations autour de valeurs communes», dit-il. Et de filer la métaphore culinaire en lien avec la thématique de l'événement: «Il faut changer nos recettes.» Selon lui, l’enjeu n’est plus de défendre des principes figés, mais d’adapter les pratiques de formation à la réalité du terrain.
L’après-midi, c’est au nom de la Fédération des métiers de l’accueil et du goût (FMAG) qu’il a pris la parole. L'occasion de présenter les outils destinés à soutenir les formateurs en entreprise. Face aux tensions entre la production et la formation, eu égard aussi au manque de temps et à la reconnaissance encore insuffisante de ce rôle clé, la FMAG veut renforcer la dimension pédagogique et relationnelle des cursus, simplifier les procédures administratives et créer des parcours de professionnalisation reconnus.
Deux nouveaux programmes verront d’ailleurs le jour dès 2026: l’un consacré au développement du plein potentiel des générations Z et Alpha dans les entreprises, l’autre aux bonnes pratiques et obligations liées à l’accompagnement des apprentis. «Une meilleure reconnaissance symbolique des formateurs, une formation continue adaptée aux besoins du secteur et un véritable soutien aux entreprises: voilà les priorités», conclut Eric Dubuis.
(pcl)