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Dix arguments contre AVS21

Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante, souhaite un modèle de prévoyance vieillesse solidaire et pérenne pour les femmes et les hommes.

Faudra-t-il travailler plus longtemps pour gagner moins? (Keystone-ATS)

Dans un document accessible en ligne, Travail.Suisse fait le point sur le projet de révision de la prévoyance vieillesse. Adoptée à mi-décembre par le Conseil national, la réforme prévoit le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et l’augmentation de la TVA de 0,4 %. Des conditions jugées inacceptables par l’organisation faîtière, qui a lancé avec une large alliance un référendum pour lequel la récolte des signatures débute ces jours. Cette initiative est soutenue par Hotel & Gastro Union, d’où la présence dans cette édition d’un formulaire destiné à recueillir les signatures.

Comme le rappelle Travail.Suisse, la dernière tentative de réforme de la prévoyance vieillesse (AVS2020) avait été rejetée par le peuple à l’issue d’un scrutin serré (50,05 % de non), ce qui avait encouragé le Conseil fédéral à réformer l’AVS et la LPP séparément et par petites étapes.

Eviter de pénaliser les femmes

Le résultat est le projet AVS21, adopté lors de la session d’hiver 2021, et contre lequel l’organisation faîtière s’oppose en faisant valoir dix arguments qu’elle détaille sur son site et encourage à partager le plus largement possible. Les deux premiers points concernent les femmes, sur le dos desquelles 10 milliards de francs devraient être économisés au cours des dix prochaines années, alors que leurs rentes issues des premier et deuxième piliers sont globalement inférieures d’un tiers à celles des hommes. De plus, les mesures mises en place pour la génération de transition pénalisent toutes les femmes dont le revenu annuel moyen déterminant est supérieur à 57 360 francs.

Par ailleurs, le Parlement – en ignorant les possibilités de financement alternatives et durables –laisse la voie ouverte à de nouvelles augmentations de l’âge de la retraite à 66 ou 67 ans. Dans le même ordre d’idée, la perspective de financement à très court terme liée à l’augmentation de la TVA est la garantie que l’AVS sera de nouveau confrontée à un manque de liquidités dès 2026. Sans parler même de l’absence de mesures visant à remédier à la discrimination salariales dont les femmes sont victimes, et qui représente un manque à gagner annuel de 825 millions de francs pour l’AVS.

Travail.Suisse souligne aussi la perte de confiance envers le système chez les jeunes, ainsi que le risque de voir les effets négatifs du projet AVS21 se combiner avec les dégâts que le Parlement risque de causer dans le deuxième pillier, en particulier pour les femmes.

(pcl)