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Esther Lüscher: «La ccnt doit conserver toute son importance»

L’année qui vient de s’achever a présenté de nombreux défis pour le secteur de l’hôtellerie-restauration, ainsi que Hotel & Gastro Union. La présidente Esther Lüscher tire un bilan et se projette vers l’avenir.

Esther Lüscher est prête à emprunter les chemins de traverse. (Filipa Peixeiro)

Esther Lüscher, qu’est-ce qui vous a particulièrement réjouie en 2021?
Ma plus grande satisfaction a été de voir que les contacts personnels et le réseautage ont de nouveau été possibles. Sans oublier la tenue in situ de notre assemblée des délégués et de la Nuit des Gastronomes.

Y a-t-il d’autres choses qui vous ont fait plaisir?
Le lancement de l’application HGU a été pour moi une grande joie. Grâce à cette nouvelle plateforme de communication, nous sommes en mesure de faciliter le dialogue entre d’une part Hotel & Gastro Union et ses sociétés professionnelles, et, d’autre part, leurs membres répartis dans tout le pays. C’est aussi via l’application que ces derniers peuvent entrer plus facilement en contact les uns avec les autres et se mettre en réseau. J’ai également été ravie de constater que nous avons su faire bon usage des outils numériques tout au long de cette année toujours marquée par la pandémie. Nous avons notamment pu réduire notre empreinte carbone en organisant de nombreuses vidéoconférences et en remettant pour la première fois les documents de notre assemblée des délégués sous forme numérique plutôt que papier.

L’offensive en matière de formation a-t-elle aussi été couronnée de succès?
Oui, absolument. La démarche porte ses fruits et a donc été prolongée. De plus en plus de professionnels saisissent la chance unique de pouvoir se former gratuitement. Ils le doivent à la convention collective nationale de travail pour l’hôtellerie et la restauration (CCNT), dont Hotel & Gastro Union participe à la négociation de manière déterminante. L’offensive de formation est une mesure importante pour lutter contre la pénurie de personnel qualifié dans l’hôtellerie et la restauration.

«Il faut être ouvert à ce qui n’est pas conventionnel»


Y a-t-il quelque chose qui vous a énervée ou déçue en 2021?
Oui, le va-et-vient des informations et des mesures en lien avec la pandémie de coronavirus. L’incertitude et l’impossibilité de planifier qui en découlent ont été très éprouvantes et insatisfaisantes pour nous tous. La situation restera probablement pénible pendant un certain temps encore. La difficulté réside dans le fait que les professionnels de l’hôtellerie-restauration en sont réduits à devoir réagir plutôt qu’agir, ce qui à titre personnel m’agace. Ce qui me déçoit aussi, c’est que beaucoup de bons éléments ont dû se réorienter professionnellement, parce qu’ils n’ont pas pu conserver leur emploi en dépit des indemnités pour réduction de l’horaire de travail (RHT), ou parce que leurs employeurs n’avaient même pas envisagé d’y recourir.

Comment gérez-vous personnellement la colère et la déception?
J’essaie d’évacuer ces deux sentiments le plus rapidement possible. Au lieu de me plaindre, je préfère penser et rechercher des solutions. C’est pourquoi je suis également optimiste quant à la poursuite ces prochains mois des négociations sur la CCNT, actuellement bloquées par Gastrosuisse. En fin de compte, tous les partenaires sociaux – qu’ils représentent les employeurs ou les employés – ont intérêt à renforcer la branche de la restauration et non à l’affaiblir davantage ni plus longtemps.

La 41e Assemblée des délégués de Hotel & Gastro Union a eu lieu début novembre. Quelles sont les missions qui vous attendent au cours des trois prochaines années?
Les délégués ont approuvé la proposition du comité central de réorganiser les régions de Hotel & Gastro Union. Nous allons entamer ce chantier de manière réfléchie et prudente. Ce n’est qu’une fois la marche à suivre définie par le comité central que nous irons de l’avant.

Quels sont les autres thèmes qui occuperont en 2022 Hotel & Gastro Union et ses cinq sociétés professionnelles?
Hotel & Gastro Union continuera notamment à s’occuper de la mise en œuvre du projet des ambassadeurs. Son but est de permettre le recrutement de nouveaux membres et la fidélisation des membres existants. Les sociétés professionnelles continueront de valoriser les professions de la branche, tout en contribuant avec Hotel & Gastro Union à la révision des formations de cuisinier(ère) et cuisinier(ère) en diététique, et dans l’hôtellerie-intendance.

A quoi l’hôtellerie-restauration devra-t-elle faire face en tant que secteur d’activité?
Il est temps d’introduire des modèles de temps de travail modernes afin d’offrir de nouvelles conditions de travail pour les collaborateurs de la branche. En outre, nous devons revendiquer fièrement l’appartenance à notre corporation et tout faire pour garantir à tous les personnels de bonnes perspectives d’avenir. En clair, la CCNT doit conserver toute son importance et continuer à apporter stabilité et sécurité.

Avez-vous pris de bonnes résolutions pour 2022?
Non, car s’il y a quelque chose à changer, je n’attends pas le Nouvel An pour le faire. Je préfère entreprendre ce qui doit l’être tout de suite. Toutefois, j’ai placé l’année 2022 sous le signe d’une devise m’invitant à ne pas abandonner, à être ouverte à ce qui n’est pas conventionnel et à envisager aussi les idées folles.

(rif/pcl)


Bio express

Esther Lüscher est présidente de Hotel & Gastro Union depuis 2015. En octobre dernier, elle a été réélue à son poste pour six années supplémentaires lors de l’assemblée des délégués. Auparavant, elle a présidé durant six ans la Société professionnelle Hôtellerie-Intendance.