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Hôtellerie-intendance: nettoyer ou désinfecter?

En matière d’intendance, beaucoup d’établissements ont tout misé sur la désinfection durant la pandémie, oubliant au passage la base du métier: le nettoyage.

Désinfecter les surfaces ne suffit pas, il faut aussi les nettoyer avec soin. (DR)

La crise du coronavirus aura donné un coup de projecteur inédit sur les métiers de l’hôtellerie-intendance. Parallèlement à la promotion des gestes barrières et de l’hygiène des mains, il a en effet été beaucoup question, ces derniers mois, des mille et une manières de désinfecter les surfaces en contact avec la clientèle des établissements publics, afin de limiter la propagation du virus. Mais désinfecter ne suffit pas, il faut aussi nettoyer si l’on ne veut pas voir les surfaces s’encrasser. C’est ce que rappelle Lindsay Smith-Donnet, experte dans le domaine de l’intendance et membre du comité national de la Société professionnelle Hôtellerie & Intendance, qui plaide en faveur d’un retour aux fondamentaux du métier.

Eviter la double contamination

Encore faut-il mettre en place des protocoles efficaces. «Le principe de base du nettoyage, c’est un chiffon, une pièce. Le sceau d’eau pour nettoyer tout un étage, c’est à proscrire absolument», souligne la Valaisanne au bénéfice d’un diplôme fédéral de dirigeante en Facility Management. A ses yeux, le plus grand danger est la double contamination. «Elle survient quand on apporte les microbes d’une pièce dans la suivante, et ainsi de suite, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques. On l’a vu dans le contexte de la pandémie, en particulier dans les EMS, où le nombre de morts était malheureusement parfois directement corrélé aux habitudes de nettoyage.»

Par ailleurs, elle souligne l’importance du matériel et des produits utilisés. «Pour le nettoyage, il faut privilégier la microfibre, soit avec la méthode pré-humectée, soit avec la méthode mousse. Cette dernière est moins nocive que l’utilisation de produits liquides car non volatile. De plus, elle permet une économie d’eau et de produits, une meilleure ergonomie et un niveau d’hygiène optimal. Les lingettes prêtes à l’emploi sont quant elles conseillées pour un nettoyage de contrôle.» L’instauration d’un code couleurs pour distinguer les chiffons est aussi conseillée: rouge pour la cuvette des WC; jaune pour les lavabos, la robinetterie, les parois de douche; bleu pour les miroirs, vitres ou points de contact; vert pour les cuisines de production.

Quid de la désinfection? Il faut privilégier les chiffons non microfibres pour que la surface reste humide le temps que le produit agisse. Afin de limiter la charge de travail à la lingerie pour le traitement des chiffons, Lindsay Smith-Donnet préconise les lingettes jetables sèches sur lesquelles il suffit d’appliquer le désinfectant adéquat. «Enfin, les responsables doivent se tenir au courant des nouveautés en échangeant avec leurs fournisseurs et collègues.»

(Patrick Claudet)


Davantage d’informations:

hotelgastrounion.ch/sphi