Le vainqueur de la Swiss Culinary Cup Dominik Altorfer connaît la recette d’une candidature réussie. Comme dans l’assiette, le moins est souvent le mieux.
Dominik Altorfer, vous avez remporté la Swiss Culinary Cup 2021. Quelle est selon vous la particularité de ce concours?
C’est un concours de cuisiniers pour les cuisiniers, ce que j’apprécie beaucoup. Contrairement à de nombreux formats télévisés, les plats sont évalués par des professionnels. Et il s’agit de l’un des rares concours en Suisse auquel on peut participer à titre individuel.
Quel moment vous a particulièrement marqué?
D’une part, l’impatience du matin, quand tout reste à faire. D’autre part, le moment de la remise des prix, le soir. Lorsqu’il n’y a plus que deux personnes sur scène, et que tu es l’une d’elles, tu te demandes si le grand jour est arrivé. C’est un moment très particulier.
Pour la première fois, les candidats ont dû raconter l’histoire derrière leur plat. Quel rôle joue aujourd’hui le storytelling dans le quotidien d’un cuisinier?
C’est une dimension qui prend de plus en plus d’importance, et dont la prééminence va encore se renforcer. Aujourd’hui, les gens consomment de manière beaucoup plus réfléchie et veulent savoir d’où viennent les ingrédients qu’ils ont dans leur assiette.
Quel a été le plus grand défi pour vous lors de la finale?
L’enjeu principal a été de tout planifier avec précision et cuisiner exactement comme prévu. Mais aussi de livrer le plat chaud au jury; on prend souvent trop de temps pour dresser l’assiette.
Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis cette victoire?
Le concours est une merveilleuse occasion d’élargir son réseau. Mais on en retire aussi beaucoup pour le travail quotidien en cuisine, notamment en termes de planification et de processus de travail. On remet ses pratiques en question afin de travailler de manière efficace sans perdre en qualité.
La SCC 2022 rend hommage aux principes essentiels de la Terre-Mère. Comment incarneriez-vous ce thème?
Il est proche de celui de l’année dernière [Roots, ndlr], j’aurais donc déjà quelques idées. Mon souci serait d’éviter de proposer quelque chose de trop similaire. Mais je ne veux pas trop en dire ici, car il se peut que je participe de nouveau au concours.
Ouah! nous sommes impatients. A qui d’autre conseilleriez-vous de postuler?
A toute personne à la recherche d’un nouveau défi. La préparation au concours est certes très fatigante, mais elle est récompensée par une super journée. Et, si tout se passe bien, par une victoire!
Quels sont vos conseils pour une candidature réussie?
Il faut absolument envoyer des photos professionnelles, donc pas de clichés pris avec un téléphone portable. Je renoncerais en outre à trop de fioritures; la description de la recette devrait être comme l’assiette: concentrée sur l’essentiel. Il est préférable de miser sur un nombre réduit de composants, mais de les assaisonner à la perfection.
(ahü/pcl)
Les personnes souhaitant participer au concours doivent créer un plat principal et un dessert sur le thème de la Terre-Mère. La date limite d’inscription est fixée au 16 mai. Une séance photo des six finalistes aura lieu le 30 mai. La finale et la cérémonie de remise des prix auront quant à elles lieu le 3 octobre à Baden.