La plus grande ville de Suisse a renoué avec la croissance et voit l’extension de son parc hôtelier comme une chance.
Evelyne Jeannerat, vous venez d’être nommée Head of Markets. Quel est votre rôle au sein de Zürich Tourismus?
Le principal objectif de mon département est d’attirer des visiteurs du monde entier et de les inciter à séjourner le plus longtemps possible à Zurich. Cela passe par la recherche de collaborations avec les opérateurs touristiques (TO, agences de voyages, etc.), grâce auxquels nous sommes en mesure de générer des nuitées et donc des retombées économiques pour la ville et la région.
Quel est le plus grand défi?
Fixer des priorités et définir ce qui doit être promu sur quels marchés et via quels canaux. La numérisation et les enjeux écologiques ont changé le comportement des voyageurs; il s’agit donc d’adapter nos activités en fonction du marché.
Quel bilan Zurich tire-t-elle de l’année 2021 et du premier semestre de 2022?
La région touristique zurichoise a totalisé 3,1 millions de nuitées en 2021. Cela représente une hausse de 39,1 % par rapport à l’année précédente, mais une baisse de 51,9 % si on compare les chiffres avec ceux de 2019. De janvier à avril, la reprise s’est confirmée avec une hausse de 141 % et l’été s’annonce bon, mais un retour à la normale n’est prévu qu’en 2025.
Quid des principaux marchés?
Il s’agit – en plus de la Suisse – de l’Allemagne, des Etats-Unis, du Moyen-Orient, de l’Inde et bien sûr de marchés traditionnels tels le Royaume-Uni ou l’Italie. L’Asie du Sud-Est, la Corée du Sud et le Brésil enregistrent, eux, des résultats prometteurs. Quant à la Chine, elle est en stand-by en raison des restrictions mais devrait revenir en force d’ici au printemps 2023.
La 137e AG de Zürich Tourismus s’est tenue au Kunsthaus. L’art, un atout pour le tourisme?
Oui, l’art et la culture sont un axe thématique important. Zurich n’est pas Vienne et n’héberge pas le Louvre mais dispose de nombreux musées. Le but est de promouvoir l’offre en matière d’art contemporain en Europe et en Amérique du Nord.
L’ouverture prochaine de nombreux hôtels est-elle une chance pour la destination ou risque-t-elle de créer une surcapacité?
Jusqu’à présent, nous avons toujours réussi à remplir nos nouveaux hôtels. Ces derniers stimulent le marché et attirent une nouvelle clientèle; l’essor du parc hôtelier est donc pour nous une chance. propos recueillis par patrick claudet
Originaire de Bienne (BE), Evelyne Jeannerat s’est formée à l’Ecole Suisse de Tourisme de Sierre. A la suite de ses études, elle travaille cinq ans chez Suisse Tourisme en Chine, participant à l’ouverture du marché, puis deux ans à Barcelone. Elle rejoint ensuite le secteur horloger en qualité de Regional Sales Manager pour la Chine et l’Amérique centrale et du Sud. Dès 2014, elle crée le département Customer Experience chez Zürich Tourismus. Elle parle six langues, dont le mandarin et le cantonais.