César Ritz Colleges Switzerland célèbre ses 40 ans. Son président de 1984 à 2011 évoque les débuts et la passion pour l’hôtellerie qu’il partage avec sa fille, l’actuelle directrice académique.
«Un job tranquille»: voilà ce que Martin Kisselef a pensé lorsqu’il est tombé sur l’annonce de la Schulhof Alpina, qui cherchait un professeur pour son établissement de Brigue (VS). Nous sommes en 1984. Ce diplômé de l’Ecole hôtelière de Lausanne travaille depuis huit ans à l’étranger, principalement en Asie; il veut rentrer en Suisse car sa famille s’est agrandie. «Le job? Au final, pas si tranquille», dit-il avec le recul des ans.
Il faut dire que l’école – depuis rebaptisée César Ritz Colleges Switzerland (CRCS), en hommage au pionnier valaisan – connaît alors un développement rapide: elle ouvre un second campus à Lax, puis déménage au Bouveret en 1986, doublant le nombre de ses étudiants. «Nous étions les premiers à offrir un cursus en anglais, qui plus est en collaboration avec la Washington State University. Les élèves ont rapidement afflué d’Asie. D’abord de Singapour, puis, progressivement, de Chine, et par la suite d’autres régions du monde, dont l’Amérique latine.»
Malgré sa passion pour l’hôtellerie, le Valaisan n’a pas forcément encouragé ses enfants à suivre ses pas. Le métier est difficile, les horaires astreignants, l’implication totale, explique-t-il en substance. Mais sa fille Tanja Florenthal ne l’a pas écouté. Pour elle qui est née aux Philippines, et qui garde de merveilleux souvenirs d’enfance de la piscine du Holiday Inn à Bornéo, le choix a été vite fait. Elle se forme à l’école hôtelière de Cornell, aux Etats-Unis, puis travaille au Four Seasons de Boston. Les opérations ne la convainquent qu’à moitié, elle se dirige vers l’enseignement – le début d’une passion qui ne s’est depuis jamais démentie, et qui s’inscrit dans le prolongement de celle de son père. Avant de rejoindre en 2011 l’école CRCS de Swiss Education Group, elle enseigne en Thaïlande et en Inde, deux expériences marquantes qu’elle évoque avec des étoiles dans les yeux. «L’aspect le plus enrichissant est de trouver la manière, toujours différente, de transmettre son savoir», dit-elle.
En quarante ans, l’enseignement dans les écoles hôtelières a beaucoup évolué. «Avant, on demandait d’apprendre beaucoup par cœur, ce qui m’a toujours semblé un peu vain. Aujourd’hui, on privilégie la pratique», résume Martin Kisselef. En revanche, les clés de la réussite sont demeurées les mêmes: «Il faut être patient, humble, modeste et bienveillant, tout en prenant soin de ses clients. Voilà le secret.»
(Patrick Claudet)
Fondé en 1982 et hébergé sur deux campus (Le Bouveret et Brigue), l’établissement est classé parmi les dix meilleures écoles hôtelières du monde. Il propose un Bachelor et un Master en partenariat avec la Washington State University (USA) et l’Université de Derby (Royaume-Uni). L’école est aussi la première à avoir été certifiée Green Globe.