Mediadaten Données Media Olympiade der Köche

Roman Helfer «L’engagement doit être collectif»

A quelques jours de son départ, Roman Helfer tire un bilan de son parcours au sein de Hotel & Gastro Union.

Membre de Hotel & Gastro Union depuis 12 ans, Roman Helfer le restera. (DR)

Roman Helfer, vous quittez Hotel & Gastro Union après huit années. Un petit pincement au cœur?
Non, un gros pincement au cœur! Je suis membre de l’organisation depuis 12 ans, j’y travaille depuis 2014: Hotel & Gastro Union – au sein de laquelle j’ai commencé par m’occuper du soutien à la relève, avant d’organiser le Challenge Benoît Violier puis d’être nommé responsable politique Romandie et enfin secrétaire général de la Société ­professionnelle Service Restauration – représente une part importante de ma vie professionnelle. J’ai eu des collègues formidables et vu l’engagement de la milice, l’expérience a été riche et intense.

Votre départ coïncide avec la consécration d’un nouveau Romand au Championnat de service. Une fierté?
La fierté est grande, bien sûr. D’une part de voir le Valaisan Marc Gay succéder à Adélie Chatton; d’autre part d’avoir pu – avec ma successeur Leila Mrak, la commission des concours, les sponsors, les candidats, leur coach et le soutien de leur employeur – mettre sur pied un Championnat de service en ces temps difficiles.

A Berne, pour la remise des prix, les régions linguistiques étaient toutes représentées. Une satisfaction?
Oui, car je suis un fervent défenseur des associations nationales. Il y a des nuances entre les différentes communautés, mais nous partageons de nombreuses valeurs communes. Une organisation comme Hotel & Gastro Union permet de les promouvoir, ce qui est fondamental à mes yeux.

De manière générale, les associations peinent néanmoins à recruter des membres. Une fatalité?
Je ne crois pas. Pour avoir consacré mon travail de diplôme à ce sujet, je peux affirmer que le modèle des associations professionnelles garde aujourd’hui encore toute sa pertinence. Pour qu’elles perdurent, il faut que leurs membres soient actifs et mobilisés et qu’ils aient un objectif clairement défini.

Dans l’hôtellerie-restauration, où travaillent quelque 200 000 personnes, peu de personnes sont organisées. Pourquoi?
Les raisons sont probablement multiples. Les gens ont moins de temps, les employeurs les sollicitent davantage, l’époque est résolument à l’individualisme. Plus généralement, je dirais que les gens ne connaissent pas bien le fonctionnement de notre branche. C’est grâce à des associations comme Hotel & Gastro Union que la formation existe et qu’elle est soutenue, notamment financièrement. C’est aussi grâce à elles que les conditions de travail sont régies par une CCNT, qui offre de nombreux avantages.

Comment valoriser ces actions?
Il est primordial de rendre visible notre action et de s’appuyer sur le dynamisme des membres, qui sont au contact du terrain et détiennent un grand pouvoir, notamment lorsqu’il s’agit de négocier avec les partenaires sociaux, mais à condition bien sûr qu’ils se mobilisent en nombre. L’engagement doit être collectif.

«A titre personnel, j’aurais voulu pouvoir en faire plus durant la pandémie pour aider nos membres»

 

Pourquoi quelqu’un travaillant dans l’hôtellerie-restauration devrait-il adhérer à Hotel & Gastro Union?
Il est important de se poser la question de ce que l’on veut pour son métier et sa branche professionnelle. S’il s’agit de les valoriser, de les renforcer grâce à la formation et de bonnes conditions de travail, de les utiliser comme une plateforme d’échange et de réseautage et d’en faire un instrument de fierté professionnelle, alors il faut s’engager. Et pas besoin d’adhérer à tous ces objectifs, il suffit de se retrouver dans l’un d’eux pour que l’adhésion ait un sens.

Ces deux dernières années ont été marquées par la pandémie. Comment avez-vous vécu cette période?
La crise sanitaire a eu un énorme impact sur notre secteur d’activité, comme chacun le sait. Nous avons dû annuler beaucoup de nos activités et nous avons pu constater sur le terrain les difficultés auxquelles nos membres ont été confrontés. Nous nous sommes bien entendu mobilisés pour les soutenir autant que possible, mais, à titre personnel, j’aurais voulu pouvoir en faire plus.

Leila Mrak vous succèdera au poste de secrétaire générale. Qu’est-ce qui l’attend?
Beaucoup de défis et de nombreux projets encore à développer, mais ce n’est pas le talent ni le courage qui lui manquent! Durant ces trois dernières années, j’ai souhaité dynamiser notre association et encourager davantage de membres à s’engager pour façonner leur société professionnelle. Beaucoup reste à faire, mais j’espère modestement qu’une nouvelle énergie a pu éclore. C’est à Leila Mrak d’imprimer maintenant sa marque, avec le soutien, comme moi avant elle, de membres passionnés et motivés.

Un mot sur le nouveau défi professionnel qui vous attend?
A partir du 1er avril, je vais rejoindre l’Office des apprentissages de la République et Canton de Neuchâtel en qualité de collaborateur scientifique. J’aurai la chance d’accompagner près de 5400 apprentis dans 150 métiers différents. C’est une belle opportunité que je ne pouvais pas laisser passer.

(Propos recueillis par Patrick Claudet)


Davantage d’informations:

hotelgastrounion.ch/spr