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Comment la parahôtellerie s’adapte à la nouvelle donne

André Paley, membre de la Société professionnelle Hôtel Administration Management, explique sa nouvelle routine en qualité de chef de réception.

Le coronavirus a un impact sur les hôtels qui restent ouverts, notamment à l’heure du petit déjeuner. (Unsplash)

A Genève, le Centre international réformé John Knox (CIRJK) est posé au milieu d’un écrin de verdure à quelques minutes à pied seulement des principales organisations internationales. Fondé en 1953 mais installé depuis 1962 au Grand-Saconnex, il compte une soixantaine de chambres, ainsi que quelques studios et appartements pour des séjours de longue durée. Si les salles de conférence et le restaurant sont pour l’heure fermés en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, le centre accueille toujours des résidents, à qui il offre des prestations certes limitées à l’essentiel, mais taillées sur mesure pour sa clientèle internationale.

Nouvelle organisation logistique 

Chef de réception au CIRJK depuis mai dernier, André Paley y travaille au sein d’une équipe réduite qui comprend, en plus de la direction, un réceptionniste, un cuisiner et une gestionnaire en intendance. «En vertu des mesures imposées par le Conseil fédéral, nous n’accueillons plus aucune réunion et ne servons aucun repas dans notre restaurant, mais nous proposons tout de même un service de petit déjeuner à l’attention de nos résidents», explique ce membre de la Société professionnelle Hôtel Administration Management. Dans cette optique, et pour respecter les normes sanitaires préconisées par les autorités, le centre a dû revoir sa logistique. «Nous avons opté pour la formule du sac individuel avec couverts jetables et compostables et sélection de mets divers (pain, beurre, confiture, viennoiseries, œuf, café en capsule, etc.), que les hôtes jettent ensuite dans les poubelles à pied que nous avons installées dans les espaces communs.»

La nouvelle organisation concerne également le nettoyage des chambres. Dans un souci de limiter au maximum les interactions, la gestionnaire en intendance remet aux hôtes les serviettes et les draps qu’ils changent eux-mêmes. «Par ailleurs, nous avons dû élaborer un nouveau protocole pour le nettoyage des chambres. Cette situtation inédite exige de chacun une certaine flexibilité et tout le monde joue le jeu.»   

Une expérience totale 

A la réception, André Paley assure une présence le matin en alternance avec ses collègues, qui tous préservent les distances réglementaires, et demeure joignable le reste du temps. «Le fait que nous soyons toujours en poste rassure les clients, dont certains ont été contraints de prolonger leur séjour en Suisse en raison des restrictions de trafic. C’est dans ces instants-là qu’on réalise l’importance des contacts humains dans le cadre de nos métiers. Plus que jamais, les gens ont besoin d’être rassurés et de sentir qu’on est là pour eux en cas de besoin.»

Et le moral dans tout ça? Le chef de réception assure qu’il est au beau fixe. Sans doute en raison de son caractère volontaire, mais aussi de sa riche expérience professionnelle. Cette dernière l’a notamment conduit au Cameroun, où il a grandi après être né au Rwanda, puis où il est retourné en 2014 comme assistant technique dans une école hôtelière à Douala. Une aventure totale au cours de laquelle il a géré la structure en l’absence d’un directeur, investissant les bénéfices de l’hôtel d’application dans la rénovation des 17 chambres, des trois salles de conférence et du restaurant. «Cela m’a appris l’humilité, comme la situation que nous traversons.»  

(Patrick Claudet)