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La branche s’inquiète de voir les pourboires soumis à l’impôt

En Suisse, le pourboire est un don volontaire. Le fait de le taxer reviendrait à pénaliser un revenu d’appoint déjà modeste.

La Confédération envisage de taxer les pourboires, notamment ceux versés par carte. (Adobe-Stock)

Qu’ils soient en salle, à la réception ou dans les étages, les collaborateurs de l’hôtellerie-restauration reçoivent souvent un pourboire de la part de clients satisfaits. Rien ne les y oblige: contrairement à des pays comme les Etats-Unis, le service est compris en Suisse. Et ce, depuis 1974. Cette pratique repose sur un accord conclu il y a 50 ans entre les partenaires sociaux. Elle crée une différence majeure entre les usages suisses et américains. Aux Etats-Unis, le pourboire constitue une part indispensable du salaire. En Suisse, il s’agit d’un geste purement volontaire. «D’un point de vue juridique, le pourboire a ici le statut d’un don. Ce n’est ni un salaire, ni un complément de salaire, mais un présent fait par le client à la personne qui le sert», précise Roger Lang, responsable droit, politique sociale et campagnes chez Hotel & Gastro Union. Aujourd’hui, ce geste spontané est menacé. En mars 2024, la population suisse a accepté l’initiative pour une 13e rente AVS, sans que son financement ait été clairement défini. Depuis, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider explore des pistes pour garantir l’équilibre financier du système. L’une des solutions envisagées: taxer les pourboires reçus par voie électronique.

Un moyen de fidéliser les équipes

Une perspective qui inquiète profondément Hotel & Gastro Union. Si cette mesure devait entrer en vigueur, les salariés se verraient contraints de payer des impôts sur ce don, sans parler même des charges sociales plus élevées qu’ils auraient à assumer, estime l’organisation professionnelle. A la clé, un revenu disponible moindre qu’aujourd’hui. Ce n’est pas tout: le pourboire joue aussi un rôle important dans la fidélisation du personnel, en particulier dans une branche soumise à une forte concurrence émanant d’autres secteurs. Pour beaucoup, il reste une source de reconnaissance et de motivation. Dès lors, la position de Hotel & Gastro Union ne souffre aucune ambiguïté: «Pas touche à nos pourboires!» 

(rif/pcl)


Davantage d’informations: 

hotelgastrounion.ch